Qu’est-ce que le modèle mutualiste ?
Le modèle mutualiste est une réponse que les Hommes ont inventée pour faire face collectivement aux aléas de la vie. En voici quelques fondamentaux :
- Le mutualisme est un modèle – ou mouvement – socio- économique fondé sur la mutualité. Maladie, accident, chômage, décès… Plusieurs personnes se regroupent pour faire face collectivement – ou mutuellement – à des aléas qu’un individu ne pourrait surmonter seul.
- Un des principes clé du mutualisme ? La non-lucrativité. L’objectif est la satisfaction des besoins communs de ses membres, unis volontairement, et non de générer des bénéfices ou un retour sur investissement. C’est ce qui les distingue des assureurs traditionnels à but purement lucratif.
- Les organismes mutualistes sont dirigés par des personnes élues représentant les adhérents ou les sociétaires, ce qui les rend plus proches non seulement des réalités sociales, mais aussi des territoires.
- Le modèle mutualiste fait partie du mouvement de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS).
Chiffres clés
Malgré son importance dans le paysage français, le modèle mutualiste reste mal connu. Moins d’un Français sur deux est capable de le définir spontanément(1).
Les origines et l’histoire du mutualisme
Mutations économiques, guerres, changements de régime, révolutions technologiques… Le mutualisme est un modèle en constante évolution qui s’est construit dans le tumulte des deux derniers siècles. Il a pris de multiples formes pour s’adapter aux besoins et aux usages de la société.
Les racines historiques
Les premières traces d’actions de secours mutuels dateraient du IVème siècle av. J.-C. en Grèce antique. En France, le modèle mutualiste trouve sa source au Moyen-âge avec les associations de métiers. Guildes, confréries, corporations et autres compagnonnages permettaient ainsi aux artisans et aux marchands d’être représentés et de défendre leurs intérêts communs.
Mais le mutualisme français moderne est réellement apparu au sein des communautés ouvrières sous forme de sociétés de secours mutuel au cours de la révolution industrielle.
Longtemps légalement contraintes et limitées, ce n’est que sous la IIIème république que le mutualisme se développe. Le premier Congrès international de la Mutualité se tient lors de l’Exposition universelle de Paris en 1900. A son apogée, le mouvement mutualiste constitue alors une véritable « Institution de la République »(2).
Le XXème siècle
Malgré la création de la Sécurité sociale en 1945, les mutuelles ont su se réinventer pour exister. Grâce à un champ d’activité très vaste défini par le code de la Mutualité(3), elles ont même longtemps conservé une place fondamentale au sein des communautés professionnelles. Mutuelles de fonctionnaires, interprofessionnels ou d’entreprise… Au sein du mouvement mutualiste, ce sont ainsi 10 000 mutuelles qui cohabitent jusque dans les années 70.
Des contraintes réglementaires et économiques, ainsi qu’une normalisation des activités assurantielles provoquent ensuite d’importants mouvements de concentration. Aujourd’hui, la FNMF(4) compte 500 mutuelles parmi ses membres.
Chiffres clés
Le modèle mutualiste s’inscrit pleinement dans le paysage français. Il compte aujourd’hui 40 millions de sociétaires et d’adhérents(5).
Le fonctionnement d’une mutuelle – VS celui d’une compagnie d’assurance à but lucratif
Cadre juridique et but non lucratif
- Plusieurs fois remanié, le cadre juridique des mutuelles s’est concrétisé par le Code de la Mutualité. Il régit leur gouvernance, leurs métiers et consacre leurs spécificités. Les statuts d’une mutuelle définissent son rôle : mener des actions de prévoyance, de solidarité et d’entraide.
À noter : D’autres organismes mutualistes relèvent toutefois du Code des assurances, tout en partageant les mêmes principes fondamentaux de fonctionnement. C’est notamment le cas des sociétés d’assurance mutuelles, comme la Macif.
=> Les sociétés d’assurance sont, elles, régies par le Code des assurances. Leur fonctionnement se rapproche davantage de celui d’une entreprise traditionnelle.
- La vraie spécificité des mutuelles réside dans leur statut : ce sont des organismes à but non lucratif. L’objectif ? Satisfaire les besoins communs de tous ses membres.
==> Les compagnies d’assurance sont des organismes à but lucratif qui se composent d’actionnaires. Leur finalité est davantage commerciale.
Gestion financière et réinvestissement
- L’activité des mutuelles est financée principalement par les cotisations versées par leurs adhérents. La majorité de ces cotisations sert à rembourser les frais de santé des adhérents, selon le principe de mutualisation des risques.
Chiffres clés
En 2023, les mutuelles ont versé 81 % de leurs cotisations (hors taxe) sous forme de prestations(6).
- Les excédents générés sont réinvestis au profit des sociétaires. Il peut s’agir du développement de nouveaux services, de réseaux de soins, d’actions de prévention ou encore de la constitution de réserves.
==> Les services d’une compagnie d’assurance sont également conditionnés au versement régulier d’une cotisation. Les bénéfices réalisés sont en revanche redistribués non pas aux assurés, mais aux actionnaires.
Gouvernance démocratique et sélection des risques
- Les mutuelles sont dirigées par des administrateurs élus par les adhérents et siégeant à titre bénévole au sein d’un Conseil d’Administration et d’une Assemblée Générale.
- Les adhérents d’une mutuelle – les sociétaires – détiennent donc chacun un pouvoir de décision sur la gestion de l’organisme, qui fonctionne selon le principe démocratique d’égalité : « Un adhérent, une voix ».
- L’Assemblée Générale est le lieu principal où les adhérents ou leurs délégués fixent les grandes orientations et élisent les dirigeants, assurant ainsi une gestion responsable dans l’intérêt de tous.
==> Les compagnies d’assurance sont des sociétés de capitaux. Elles traitent avec des clients qui ne peuvent pas intervenir dans le mode de gestion de l’entreprise.
- L’adhésion à une mutuelle se fait sans aucune sélection de risques. Le but ? Faciliter l’accès aux soins pour tous.
==> Par souci de gestion bénéficiaire, les compagnies d’assurance peuvent demander une évaluation des risques avant toute souscription. Offres et tarifs sont alors personnalisés en fonction du profil de chaque assuré et du risque qu’il représente.
Les valeurs, principes fondamentaux et forces du mutualisme
Les valeurs et principes fondamentaux du mutualisme
Le mutualisme repose sur la solidarité, l’entraide entre les individus, l’intérêt collectif et la réciprocité. L’humain est toujours placé au cœur de ses préoccupations. Cet objectif fondamental se traduit concrètement par des spécificités politiques (gouvernance), économiques (indépendance financière), et sociales (engagement sociétal).
- Le pouvoir aux adhérents/sociétaires
Les mutuelles sont gouvernées par leurs adhérents ou sociétaires car la gouvernance mutualiste suit le principe démocratique d’égalité. Chaque adhérent ou sociétaire détient donc un pouvoir de décision. Le fait que les administrateurs soient élus par les adhérents oriente donc leurs décisions vers leurs intérêts.
- La non-lucrativité
Le principe de non-lucrativité est fondamental pour les activités d’une mutuelle. Cette indépendance vis-à-vis d’intérêts financiers lui permet de réinvestir les excédents au service de la communauté, et non de les distribuer sous forme de dividendes.
- L’engagement au service de la société
Les mutuelles sont dirigées par des personnes élues représentant les adhérents ou sociétaires. Salariés, retraités, entrepreneurs… Issus de la société civile, ils reflètent la diversité et les attentes sociales, et assurent un ancrage territorial.
Les mutuelles s’engagent également pour l’accès aux soins pour tous. Elles mènent des actions de prévoyance, de solidarité et d’entraide. Une de ses missions historiques ? La prévention et l’éducation à la santé.
Les forces du modèle mutualiste
Indépendance, mode de gouvernance, proximité avec les adhérents ou encore rapport au profit… Ces spécificités représentent de réels atouts pour les mutuelles.
- Le lien affinitaire
L’approche affinitaire est intrinsèquement liée au mutualisme. Métier, artisanat, passion ou territoire… Le lien qui unit les individus est le fondement de la mutualité.
Le système de gouvernance mutualiste renforce davantage ce lien affinitaire. Les adhérents peuvent élire des administrateurs qui leur ressemblent, pouvant ainsi défendre au mieux leurs intérêts.
- Un ancrage territorial historique
Les mutuelles sont profondément – et historiquement – ancrées sur le territoire français. Cette proximité avec les problématiques locales est un réel atout pour être au plus près des besoins des sociétaires et adhérents.
Leur statut est également un gage de stabilité et de sérénité : les mutuelles sont des entreprises non opéables et non délocalisables.
- Le temps long
L’absence d’actionnaires à rémunérer crée une vraie souplesse dans la gestion des mutuelles. En s’affranchissant d’une certaine « dictature » des marchés et de l’urgence, elles peuvent miser davantage sur le moyen et le long terme.
Les objectifs ainsi visés – plus raisonnables et mesurés – encouragent un mode de travail plus serein pour imaginer des offres réellement adaptées aux sociétaires et aux adhérents.
Le modèle mutualiste aujourd’hui
Un acteur économique majeur
Les assureurs mutualistes sont aujourd’hui des acteurs majeurs de l’écosystème assurantiel français.
Ils sont non seulement considérés comme des experts dans leur domaine, mais bénéficient d’une confiance supérieure de la part des Français par rapport aux assureurs traditionnels.
Chiffres clés
D’après une étude de l’Observatoire de la Protection Aéma Groupe(1)
- 78 % des Français perçoivent les assureurs mutualistes comme des experts de leur sujet
- 60 % des Français déclarent faire confiance aux assureurs mutualistes. Un niveau plus élevé que celui adressé aux autres acteurs de l’assurance traditionnelle (48 %) et aux banques (42 %).
Une reconnaissance des valeurs mutualistes
Indépendance vis-à-vis d’intérêts financiers, non lucrativité ou encore neutralité… Les principes fondamentaux du modèle mutualiste rassurent les Français.
Ils associent d’ailleurs les mutuelles à des valeurs positives telles que la solidarité, l’intérêt collectif, l’écoute ou encore la proximité.
Chiffres clés
68 % des Français considèrent que les assureurs mutualistes reposent sur la solidarité entre les individus, et 64 % estiment qu’ils protègent la société dans son ensemble(1).
Le modèle mutualiste – basé sur la démocratie et la solidarité – est perçu comme une alternative au modèle purement lucratif. Le fait que les mutuelles appartiennent à l’économie sociale et solidaire – ESS – est d’ailleurs un marqueur de la rassurance qui progresse fortement depuis 2021, notamment chez les jeunes de moins de 35 ans (+ 3 points)(1).
Focus
L’Économie Sociale et Solidaire, c’est quoi ?
- L’ESS est un modèle économique qui a pour objectif d’allier activité économique et utilité sociale.
- Il regroupe ainsi des entreprises et des organisations (publiques ou privées) dont le fonctionnement et les activités suivent des valeurs de solidarité, d’équité et de responsabilité.
- Il peut s’agir d’associations, de mutuelles, de fondations, d’entreprises sociales ou de coopératives.
- Cette branche de l’économie comporte plusieurs caractéristiques :
- La gestion démocratique (un individu = une voix),
- L’utilité sociale ou collective du projet,
- La mixité des ressources,
- La non-lucrativité individuelle.
L’ESS représente 10 % du PIB français et 2,6 millions d’emplois(7).
La nécessité d’une plus grande pédagogie
Si la dimension humaine du modèle mutualiste est bien perçue par les Français, les propos recueillis lors de l’étude de l’Observatoire de la Protection Aéma Groupe témoignent d’un défaut de connaissance des assurances mutualistes et du modèle mutualiste en général.
Chiffres clés
37 % des sondés ne comprennent pas et/ou confondent les mutuelles avec les complémentaires santé(1).
Ces chiffres montrent la nécessité – voire la responsabilité – pour les acteurs mutualistes de faire davantage de pédagogie sur les spécificités de leur modèle. Le mutualisme est un mouvement en perpétuelle construction. Il a toujours su s’adapter aux besoins et usages de son époque. La proximité que les mutuelles entretiennent avec leurs adhérents, la personnalisation de leurs offres, et leur engagement vis-à-vis de la société sont de réels atouts pour relever les défis de notre siècle.
Chiffres clés
72 % des Français estiment que les assurances mutualistes deviendront l’acteur de référence à l’avenir(1).
Le modèle mutualiste, une réponse face aux enjeux contemporains
Loin de n’être que des concepts abstraits, les valeurs du mutualisme sont autant de réponses aux défis contemporains, qu’il s’agisse d’urgence climatique ou d’injustices sociales.
L’humain étant toujours placé au cœur de ses préoccupations, le modèle mutualiste est un moteur de transformation sociale. Il s’inscrit dans une vision où l’économie est un moyen d’améliorer la société.
L’enjeu écologique
- La mutualisation pour une transition écologique juste
Le défi de la transition écologique incite les individus et les organisations à se questionner sur la notion de « vivre-ensemble ». L’amplification des risques et l’urgence climatique impliquent des solutions collectives, réhabilitant le concept de mutualisation. Véritable outil stratégique de transformation sociale, c’est un levier pour co construire une transition écologique juste.
Les ressources limitées nous poussent, par exemple, à nous interroger sur nos priorités de consommation ou d’usage. La mutualisation peut être un choix stratégique et politique pour organiser solidairement des trajectoires de sobriété.
Le principe de mutualisation est également clé en ce qui concerne la sinistralité climatique. Les coûts liés aux aléas naturels augmentent inexorablement, faisant grimper le coût des cotisations. Ce qui soulève la question de l’acceptabilité des primes. Remettre en cause cette notion, c’est faire vaciller les principes mêmes de l’assurabilité et de la mutualisation des risques, pourtant fondamentaux pour exprimer la dimension collective de la protection d’assurance.
Les assureurs mutualistes jouent donc un rôle central pour garantir un modèle solidaire, juste et soutenable pour assurer l’accessibilité financière de la protection.
- La prévention et l’éco-citoyenneté
Les assureurs mutualistes s’impliquent de plus en plus en matière de prévention des sinistres climatiques. Une dimension qui représente d’ailleurs un volet phare du rapport Langreney(8) consacré à l’assurabilité des risques climatiques.
À l’échelle nationale, le fonds Barnier (cf focus ci-dessous) participe à cet effort en finançant des actions d’adaptation, de prévention et de protection des populations exposées aux catastrophes naturelles. Il constitue un levier structurant de résilience pour les territoires et les citoyens, mobilisant l’ensemble du secteur assurantiel, quel que soit son modèle.
Les organismes mutualistes peuvent également impulser une culture collective de la prévention. En prenant la parole, en osant pointer des situations anormales ou en contribuant à des consultations telles que celle pour le PNACC 3(9), Aéma Groupe soulève par exemple la nécessité d’initier un débat public sur la solidarité nationale et les priorités de financement face aux catastrophes.
Focus
Le fonds Barnier, véritable outil stratégique de prévention
C’est quoi ?
- Le fonds Barnier (ou fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM)) a été créé en 1995 pour soutenir les mesures de prévention ou de protection des personnes et des biens exposés aux risques naturels majeurs. Il permet, par exemple, de financer les indemnités d’expropriation de biens exposés à un risque naturel majeur.
Pour qui ?
- Ce fonds peut être mobilisé par les collectivités territoriales, les petites entreprises, les particuliers, les établissements publics fonciers et les services de l’État.
Comment est-il financé ?
- Le fonds Barnier est alimenté par un pourcentage de la surprime catastrophes naturelles. Sujet à l’ordre du jour lors du PNACC 3(9), son budget est passé de 225 à 300 millions en 2025.
Pourquoi est-il stratégique ?
- Car c’est un levier de prévention et de résilience très concret pour les territoires et les citoyens. 1€ investi en prévention permettrait d’économiser 8€ en indemnisations(10).
- Les Investissement Socialement Responsables (ISR)
En matière d’écologie, les assureurs mutualistes ont un rôle à jouer en tant qu’investisseurs. La gestion d’actifs est un levier stratégique pour la transition écologique. En fléchant l’épargne des Français vers des projets verts, les organismes mutualistes peuvent sélectionner et accompagner des entreprises engagées dans la transformation climatique (habitat, consommation, mobilité durable, etc.). L’objectif ? Favoriser le développement d’une économie vertueuse via des investissements à impact positif.
Aéma Groupe a, par exemple, pris des engagements pour réduire l’empreinte carbone de ses portefeuilles (en excluant les émetteurs ne répondant pas aux standards ESG) et souhaite également financer les entreprises en transformation. Via son pôle de gestion d’actifs Ofi Invest, il participe également à un modèle d’épargne durable en développant notamment des unités de compte labellisées pour la protection du patrimoine à long terme et le financement durable de l’économie.
y développer des produits durables (unités de compte labellisées, fonds ISR, etc.) est une pratique clé pour financer l’économie de manière plus responsable.
Grâce à leur ancrage territorial et leur soutien aux économies locales, les assureurs mutualistes peuvent également contribuer au financement de projets à impact à l’échelle locale.
L’enjeu social et sociétal
Vieillissement de la population, conséquences du réchauffement climatique sur la santé ou les territoires, défis numériques… Face aux grandes transitions qui creusent les inégalités sociales, le modèle mutualiste prend tout son sens. L’objectif ? Atténuer la précarité et contribuer à l’inclusion.
- La santé et l’importance de la prévention
Excès de sédentarité, allongement de la durée de vie, multiplication des maladies chroniques… Les acteurs de la santé doivent aujourd’hui relever de nombreux défis, à commencer par l’augmentation de son coût. Dans ce contexte, la prévention est capitale. Pouvoirs publics, professionnels de santé et de l’éducation, entreprises… Si elle doit être l’affaire de tous, elle est aussi un enjeu clé pour les professionnels du risque comme les assureurs. Considérant la santé comme bien commun, les acteurs mutualistes ont un rôle particulièrement important à jouer.
C’est le cas d’Aéma Groupe qui milite pour inscrire durablement la prévention au cœur des politiques publiques et des pratiques professionnelles. Via son plaidoyer « Agir collectivement pour la prévention »(11) réalisé avec l’ensemble de ses quatre marques, il défend la prévention comme seule stratégie pour renforcer la résilience de la société, maîtriser les coûts et agir sur les causes plutôt que sur les conséquences.
Le groupe déploie également des actions de prévention ciblées. Il s’adresse ainsi aux enfants (activité physique, alimentation équilibrée), aux jeunes (santé mentale), aux actifs (santé au travail, prévention des troubles psychologiques), aux femmes et aux seniors (mobilité, santé, logement, épargne).
Soins gynécologiques, ophtalmiques ou dentaires… Le modèle mutualiste est également fondamental pour garantir l’accessibilité aux soins pour les publics les plus précaires.
- Le soutien aux plus vulnérables
Isolement géographique, précarité numérique, réchauffement climatique ou augmentation du coût de la santé… Les personnes les plus vulnérables pâtissent encore davantage des grands défis de notre siècle.
Face à la pauvreté qui touche 9,3 millions de personnes en France(12), le mutualisme peut apporter des réponses, comme un soutien à des initiatives d’insertion telles que l’association Territoire zéro chômeur de longue durée(13). Il peut aussi agir sur les fronts de la précarité alimentaire, du mal-logement et de l’accès aux soins pour les plus démunis.
L’illectronisme est un facteur aggravant d’isolement social qui peut accélérer la perte d’autonomie des personnes fragiles. Les acteurs mutualistes s’engagent également pour l’inclusion sociale et numérique, un volet crucial en matière de prévention.
Par son ancrage local historique et son réseau de délégués, le mutualisme peut aussi contribuer à la réduction de la fracture territoriale et agir comme un « commun de territoire ». Soutenir des initiatives locales (commerces de proximité ou mobilité solidaire), c’est contribuer à revitaliser les zones rurales et périurbaines.
Le réchauffement climatique est un autre facteur creusant les inégalités sociales. L’augmentation des risques en intensité et en fréquence bouscule le principe de mutualisation des risques et augmente le coût de l’assurance. Se pose alors la question de l’acceptabilité sociale. Là encore, le rôle des acteurs mutualistes est de protéger chacun face aux aléas climatiques, notamment en militant pour une plus grande résilience climatique au cœur des territoires.
Enfin, l’inflation qui pèse sur les tarifs des cotisations amplifie les écarts et fragilise davantage les personnes en situation de précarité. Dans ce contexte, plus que jamais, les assureurs mutualistes sont les garants d’une protection accessible à tous. Prise en charge des cotisations santé des publics les plus fragiles, aide au retour à l’emploi, fonds de soutien pour les sinistrés climatiques, ou engagements dans des projets associatifs… Basé sur la solidarité, le modèle mutualiste est essentiel pour protéger les plus vulnérables.
- Le défi de la longévité et des aidants
Autre sujet phare au cœur du modèle mutualiste : la « seniorisation » de la société. Comment rester en bonne santé le plus longtemps possible ? Comment garantir autonomie et dignité à chaque âge ? Ou encore comment soutenir les aidants ? Autant de sujets pour lesquels les assureurs mutualistes s’engagent.
Aéma Groupe a à cœur de promouvoir le bien-être à tout âge. Mobilité, santé, habitation, épargne, il a créé des pôles interconnectés du Grand Âge pour intégrer toutes les dimensions liées à l’allongement de la durée de vie. La Cité des Aînés – maison de retraite du futur, pensée par AÉSIO mutuelle, révolutionne par exemple les codes de prise en charge des personnes âgées, en associant bien-être et innovation.
Le groupe propose également des conseils et formations pour les aidants, qui représentent 11 millions de personnes en France(14).
- La jeunesse, une priorité
Confrontée à une précarité croissante et à un chômage élevé (on compte 22 % de chômage chez les 15-24 ans (15), la jeunesse est une priorité pour les acteurs mutualistes. Adolescents et jeunes adultes représentent une population fragile, particulièrement sujette à la détresse psychologique et l’isolement.
Logement, mobilité, ou emploi… L’engagement mutualiste vise tout d’abord à sécuriser les parcours d’autonomie des jeunes. La santé est aussi un volet primordial avec un engagement fort contre les addictions et des politiques de prévention en matière de santé mentale ou sexuelle.
Les acteurs mutualistes ont enfin à cœur de soutenir l’engagement des jeunes, qui représentent une force vive essentielle pour l’avenir de l’ESS.
En conciliant performance et solidarité, le modèle mutualiste offre donc une réponse durable aux grands défis sociaux, écologiques et humains de notre siècle.
S’affranchir des aléas des marchés, c’est la chance et l’opportunité de se projeter plus sereinement sur le temps long. Mettre l’humain au cœur du modèle, c’est tracer la voie d’une économie plus juste pour l’avenir.
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(1) D’après une étude de l’Observatoire de la Protection Aéma Groupe réalisée en 2024 intitulée « Les mutuelles d’assurance et de santé vues par les Français »
(2) Cette expression « Institution de la République » a été prononcé par François Hollande lors de sa venue au congrès de la Mutualité de Nice en 2012 pour qualifier le mouvement mutualiste à l’époque de son apogée
(3) Le Code de la Mutualité est un recueil des textes juridiques français qui déterminent le statut, la composition et le fonctionnement des organismes mutualistes
(4) FNMF = Fédération Nationale de la Mutualité Française, représente et anime le mouvement mutualiste depuis 1902
(5) Texte « Tous sociétaires, L’entreprise mutualiste, un modèle pour la société du XXIe siècle » par Adrien Couret
(6) Dress, Rapport 2024 sur la situation financière des organismes complémentaires assurant une couverture santé
(7) D’après l’Observatoire national de l’ESS 2019
(8) Le rapport Langreney sur l’assurabilité climatique est un document qui élabore des recommandations pour adapter le système assurantiel français face à des risques climatiques à la hausse sur le territoire.
(9) PNACC 3 = 3e Plan National d’Adaptation au Changement Climatique
(10) D’après les projections issues du document « Impact du changement climatique sur l’assurance » publiée par France Assureurs
(11) Publié en septembre 2025, ce plaidoyer s’inscrit dans la continuité des recherches de l’Observatoire de la Protection Aéma Groupe. Ce document engage à une action collective en matière de prévention.
(12) « France, portrait social : édition 2020 », rapport annuel 2020, Insee.fr.
(13) L’association Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée a été créée en 2016. Elle a pour objectif d’accompagner les territoires souhaitant apporter une réponse aux personnes privées durablement d’emploi en les embauchant en CDI dans des entreprises de l’ESS.
(14) Stratégie nationale « Agir pour les aidants » 2020-2022 : bilan de la mise en œuvre des mesures
(15) « Au troisième trimestre 2020, le taux de chômage rebondit fortement et atteint 9,0 % », Insee.fr, 10 novembre 2020.