Aujourd’hui, plus personne n’est à l’abri de la cyber malveillance. Si les entreprises et les collectivités se mettent en ordre de bataille pour organiser leur résilience numérique, ce n’est pas toujours le cas des particuliers. Et encore moins des plus jeunes, des seniors ou des publics peu technophiles, auxquels les cybercriminels s’attaquent en priorité.
Garantir une protection numérique pour tous, c’est bâtir une société plus sûre et résiliente. Ou comment penser la cybersécurité comme un bien commun, un véritable levier d’égalité.

Cybersécurité : quand les plus fragiles sont les plus exposés
Les cyberattaques à l’encontre des particuliers ne cessent d’augmenter. C’est ce qu’indique la deuxième édition du baromètre sur la perception cyber des internautes réalisé par Cybermalveillance.gouv.fr(1). 60 % des personnes sondées ont été confrontés à une tentative d’hameçonnage au cours des douze derniers mois. Cette technique – aussi appelée phishing – est d’ailleurs la cybermenace qui prédomine en France(2). Et du fait de leur surexposition au numérique, sans surprise, ce sont les 18-34 ans qui sont les plus touchés. 29 % d’entre eux ont reçu un appel d’un faux conseiller bancaire, c’est près de quatre fois plus que les 55-75 ans.
Mais ce qui les différencie de leurs aînés, c’est leur manque de réactivité. Très peu d’entre eux alertent leur banque ou leur fournisseur après avoir été victimes d’une attaque(1). Le paradoxe, c’est que ce sont pourtant eux pour qui l’impact psychologique est le plus fort(1). Eux aussi qui sont davantage victimes d’un phénomène inquiétant en constante augmentation : la sextorsion. Un chantage à caractère sexuel dont les cybercriminels usent et abusent, plus encore à l’heure où l’intelligence artificielle et ses possibilités d’hypertrucage(3) élargissent le champ des possibles. Le but ? Menacer de divulguer des contenus intimes – réels ou non – en échange d’une somme d’argent. Laissant les victimes désemparées et honteuses.
Peu sensibilisés aux notions d’hygiène numérique et aux réflexes de cybersécurité, les seniors et les personnes peu à l’aise avec les technologies sont également sur le podium des publics numériquement fragiles. Ils représentent notamment des proies faciles pour des arnaques au faux support technique, troisième menace la plus répandue en France(2).
La vulnérabilité numérique et sociale semble donc être dans le viseur des cyber attaquants, peu importe le profil des victimes.
Prévenir pour protéger : la cybersécurité comme levier d’égalité
Comme pour la santé, l’accès à la sécurité numérique ne doit pas devenir un privilège. Il est donc capital de garantir la protection des plus fragiles. Et parce que les inégalités en matière de cyber résilience menacent en réalité toute la société, chacun doit avoir accès aux outils pour se défendre.
Connaître les risques et savoir comment les éviter, c’est bien. Mais apprendre à réagir lorsqu’ils surviennent, c’est mieux. Surtout lorsque l’on sait que le choc et la sidération sont de vrais freins à la réaction. Un blocage que l’on observe d’autant plus chez les particuliers, où la cyber malveillance intervient dans la sphère intime : les victimes peinent souvent à verbaliser une attaque dont elles sont les seuls témoins.
Et lorsqu’un établissement de santé, une collectivité territoriale, ou même une entreprise est attaquée, c’est encore toutes les strates de la société qui trinquent, et plus encore… les populations fragiles.
Au-delà de la paralysie de services – parfois vitaux – une cyberattaque peut aussi être le synonyme d’une fuite de données personnelles pour des patients, des administrés ou des collaborateurs. Protéger chacun, c’est donc protéger l’ensemble de la société. Et comme pour la santé ou le réchauffement climatique, une des réponses clés, c’est la prévention.
D’après le dernier rapport de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT), plus de 16 millions de personnes sont en décrochage ou en rupture avec le numérique, c’est plus de 30 % de la population française(4) ! Et autant de victimes potentielles pour les cybercriminels. Ainsi, pour ne pas creuser davantage la fracture numérique, l’ANCT et Cybermalveillance.gouv.fr ont mis au point une mallette pédagogique à destination des conseillers et médiateurs numériques qui les accompagnent. Et pour sensibiliser les jeunes aux usages du numérique, c’est une campagne appelée Cyber en Clair qui a été lancée en juillet 2025. Une myriade d’autres contenus pédagogiques peuvent aussi servir d’outils pour les parents, les familles des seniors, les élus, ou les professionnels. Car la cybersécurité est un véritable enjeu de solidarité nationale. Et à ce titre, peut-être devrait-elle être pensée comme un bien commun, voire un droit universel et fondamental.

L’éducation et la prévention au cœur de la mission mutualiste d’Aéma Groupe
Le cadre réglementaire européen commence à poser les bases d’une plus grande coopération entre assureurs, pouvoirs publics, entreprises et citoyens. Un levier indispensable, mais loin d’être suffisant. De réelles politiques de sensibilisation sont nécessaires pour accompagner tous les publics et ainsi former, expliquer, rendre accessible les fondamentaux de la cybersécurité à tous. Car protéger les plus fragiles, c’est le gage d’une société numérique plus sûre et plus résiliente. Et c’est ce pour quoi plaide Aéma Groupe, qui a d’ailleurs fait de la résilience numérique un des piliers de sa culture d’entreprise. Collaborateurs, sociétaires, adhérents et clients sont ainsi régulièrement sensibilisés aux cybermenaces via des contenus pédagogiques, des ateliers ou des exercices pratiques, notamment à l’occasion du Cybermois(5). Le groupe prend aussi régulièrement la parole pour promouvoir un nouveau contrat social numérique, une vision collective de la cybersécurité.
L’idée ? Faire de la prévention cyber un pilier de l’ADN mutualiste, au même titre que la prévention santé. Penser la cybersécurité comme un outil de protection universel, un bien commun. C’est le cœur de la logique mutualiste de solidarité : protéger chacun. A commencer par les plus fragiles.
« En cybersécurité comme dans le mutualisme, la protection de chacun dépend de l’engagement de tous, pour bâtir une résilience collective face aux menaces. » Gilles Garnier, responsable Cyber & Data Protection Aéma Groupe
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1. Baromètre publié en septembre 2025
2. D’après le rapport d’activité 2024 de Cybermalveillance.gouv.fr
3. L’hypertrucage – ou deepfake – est un procédé de manipulation audiovisuelle qui a recours à l’Intelligence Artificielle pour créer des trucages ultraréalistes.
4. Rapport ANCT Territoires et transitions Cahier n°4 : enjeux numériques
5. Le Cybermois – ou Mois européen de la cybersécurité – est une initiative européenne créée en 2012 par l’ENISA (Agence de l’Union Européenne pour la cybersécurité) qui vise à sensibiliser aux cybermenaces et aux bons réflexes pour s’en protéger. En France, il est piloté par Cybermalveillance.gouv.fr.