Les critères ESG, socle de l’ISR
Toujours plus conscients des enjeux environnementaux et sociaux, les Français sont de plus en plus nombreux à s’intéresser aux placements éthiques (1). Performance et risques financiers ne sont plus les seuls critères. Les placements sont de plus en plus associés à une quête de sens. L’investissement socialement responsable (ISR), c’est l’opportunité de soutenir les entreprises qui s’engagent pour la protection de l’environnement, le bien-être de leurs équipes ou encore la bonne gouvernance au sein de leur entreprise. Ces engagements sont aussi appelés critères ESG – pour critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance. Sans eux, pas d’ISR.
Focus sur ces fameux critères ESG et les labels qui en découlent. Ou comment garantir l’engagement social et environnemental, ainsi que la transparence des produits financiers responsables.

L’ISR, quand la finance devient un levier d’une économie plus vertueuse
Soucieux de concilier épargne et économie vertueuse, 44 % des Français considèrent les placements responsables et durables intéressants pour les épargnants. Seulement, ils sont encore très nombreux -près des ¾- à les juger trop opaques (1). Entre critères ESG, ISR, RSE, Finansol ou Greenfin… il n’est pas toujours aisé de s’y retrouver dans cette galaxie d’acronymes et de labels.
Qu’est-ce que l’ISR tout d’abord ? Ce sont des Investissements Socialement Responsables qui sont soumis à une méthode de sélection d’entreprises sur les marchés financiers. Comment ? En fonction, non seulement de leur performance financière, mais aussi d’une appréciation de leur comportement éthique, social, et environnemental. Pour les épargnants, c’est donc la possibilité d’investir sur les marchés financiers, tout en participant au financement d’entreprises portant une réelle responsabilité sociétale. Pour les entreprises aussi, c’est une opportunité : celle d’adopter davantage de pratiques plus responsables, comme la lutte contre le réchauffement climatique, l’égalité des chances ou encore l’inclusion.
Techniquement, les fonds ISR fonctionnent exactement comme des fonds classiques. Il s’agit de portefeuilles d’actifs pilotés par une société de gestion. La différence s’opère donc uniquement sur le volet extra-financier mesuré grâce aux critères ESG ; 3 critères qui passent au tamis le fonctionnement et la gestion d’un projet, donc de l’ISR.
Sans critères ESG, pas d’ISR
La particularité de l’ISR réside dans la prise en compte de l’analyse des critères ESG. Pour prétendre à entrer dans la grande famille de l’ISR, les entreprises doivent respecter un ou plusieurs de ces critères extra-financiers : c’est le ticket d’entrée.
Le critère environnemental semble le plus évident. On cherche ici à mesurer l’impact d’une entreprise sur l’environnement. Mais de quelle façon ? En analysant par exemple sa politique de gestion des déchets, de réduction des émissions de gaz à effet de serre ou de pollution. L’analyse porte aussi sur la consommation de ses ressources et sa stratégie de prévention concernant les risques environnementaux de son activité.
Le critère social quant à lui s’intéresse à l’impact de l’entreprise sur toutes les parties prenantes de son écosystème : salariés, clients, fournisseurs, prestataires… Il est question ici d’étudier le respect des droits des employés, la formation du personnel, ou encore l’inclusion et l’égalité des chances.
Le dernier critère, le G, correspond au critère de gouvernance. Il étudie la façon dont la société est pilotée et administrée. Quelles sont les mesures de lutte contre la corruption au sein de la structure ? Les femmes sont-elles suffisamment représentées au sein des instances dirigeantes ? Ou encore quelle est la politique de transparence vis-à-vis de la rémunération des dirigeants ? Autant de questions soulevées et scrutées à la loupe dans l’analyse de ce fameux « G ».
S’ils sont source d’opportunités, les critères ESG peuvent aussi être synonymes de risques s’ils sont mal utilisés : on les appelle tout simplement les risques ESG. Amendes, sanctions juridiques, perte de confiance des clients, employés ou investisseurs… ils peuvent avoir un impact significatif sur la réputation, la durabilité à long terme et les performances financières d’une organisation. Et donc sur ses actions et ses obligations.
Les critères ESG – via leur analyse ou la façon même dont ils sont pris en compte au sein d’une entreprise – permettent donc d’éclairer les investisseurs sur la performance RSE d’une entreprise. Ils sont cruciaux car au cœur du processus de labellisation des fonds ISR. Et les labels sont de vraies garanties pour les investisseurs d’une orientation responsable de leur épargne.

Les labels, véritables boussoles pour les investisseurs en quête de fonds plus durables
Il est parfois difficile de ne pas céder au chant des sirènes du marketing. S’impliquer dans la reforestation, parrainer des projets, réduire son empreinte carbone… c’est louable et séduisant sur le papier. Mais encore faut-il pouvoir prouver son impact auprès des investisseurs. S’engager pour l’environnement ne peut pas être une incantation. Autrement, il s’agit de greenwashing.
Pour se prémunir contre ces impostures vertes, l’Union européenne a mis en place un cadre. Taxonomie, réglementation SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) … ces réglementations suivent un système de classification pour permettre à l’épargnant de s’y retrouver. Elles représentent de solides repères pour investir de façon responsable et sont complémentaires des labels, gages de confiance. Leur enjeu ? Donner une preuve de l’engagement écologique et social de l’entreprise.
Le label ISR tout d’abord a été créé par le Ministère de l’Économie et des Finances en 2016. Son objectif ? Attester de la rigueur d’analyse des critères ESG par les sociétés de gestion et rendre plus visibles les produits ISR par les épargnants. L’obtention de ce label repose sur certaines exigences telles que les objectifs du fonds, la prise en compte des critères ESG ou encore la transparence.
Le label Finansol peut lui aussi guider les investisseurs. Délivré par l’association FAIR (2), ce dernier valorise les solutions d’épargne qui ont pour objet de financer des projets solidaires d’utilité sociale et/ou environnementale. L’encours de l’épargne finance-t-il des projets solidaires ? Les revenus soutiennent-ils les activités d’association ? Le label Finansol repose sur des critères de solidarité, mais aussi de transparence et d’information. Il compte aujourd’hui plus de 170 produits labellisés.
Le label Greenfin quant à lui valorise les fonds d’investissement qui contribuent à la transition énergétique et écologique et à la lutte contre le changement climatique. Il s’adresse aux acteurs financiers qui agissent au service du bien commun grâce à des pratiques transparentes et durables. Une partie des critères concerne les exclusions de certaines activités contraires à la transition énergétique et écologique, ou controversées. Un autre pan se penche sur l’impact positif sur la transition énergétique et écologique.
Conscients d’un intérêt croissant de la part des épargnants pour les fonds labellisés, de plus en plus d’acteurs de l’écosystème manifestent leur volonté d’être en tête de peloton concernant les fonds ISR. Plusieurs marques d’Aéma Groupe se distinguent sur ce terrain, à l’instar d’Ofi Invest qui s’engage pour la finance durable et possède une gamme de fonds labellisés ISR, ou encore Mutavie (la filiale assurance vie de la Macif) et Abeille Assurances qui proposent à leurs clients de donner du sens à leur épargne grâce à des supports labellisés.
L’ISR est une excellente façon de donner du sens à son épargne. À condition de faire les bons choix, et de repérer facilement les placements responsables et durables. C’est l’objectif des critères ESG, véritables socles de l’ISR. Et c’est tout l’enjeu des réglementations et des labels. Afin d’être toujours plus lisibles pour les investisseurs finaux, ces classifications sont en constante évolution. Révision du règlement européen SFDR, entrée en vigueur du reporting de durabilité (CSRD)… Pour Dendo Azéma, Chargée de politique ISR pour Aéma Groupe, ces évolutions sont positives. Et « la mise en place à venir d’un plan de transition conforme aux accords de Paris par la CS3D (Corporate Sustainability Due Diligence Directive) est un projet important pour l’ISR. »
En effet, cette proposition de directive met la vigilance au cœur de la stratégie des entreprises. Ces dernières devront alors prendre des mesures pour respecter les critères ESG, afin de réduire ou supprimer les incidences négatives de leurs activités sur les droits humains et sur l’environnement.
(1) Étude AMF « Les Français et les placements responsables » 2021 : https://www.amf-france.org/sites/institutionnel/files/private/2021-09/les-francais-et-les-placements-responsables-_opinionway-pour-amf_juillet-2021_vf_1.pdf
(2) L’association FAIR est un collectif engagé qui agit pour une finance inclusive au service d’un meilleur impact social et environnemental. À cet effet, elle mobilise les épargnants individuels et les investisseurs institutionnels, s’appuyant sur l’engagement citoyen et l’innovation financière.