L’assurance et la santé environnementale : protéger les individus et leur cadre de vie

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22/04/2025

La transition climatique

Pollution, déforestation, exposition aux ondes électromagnétiques ou aux produits dangereux… Les risques liés à l’environnement impactent notre santé. Et ils s’aggravent avec le réchauffement climatique. En France, 3 enfants sur 4 respirent un air pollué, augmentant ainsi le risque de développer des pathologies telles que de l’asthme ou du diabète(1). Ainsi, pour protéger les individus, il faut impérativement protéger leur cadre de vie. Focus sur un enjeu fondamental de notre siècle : la santé environnementale.

La santé environnementale : de quoi parle-t-on ?

D’après l’OMS (2), « la santé environnementale comprend les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de vie, déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement »

Les facteurs environnementaux constituent des déterminants de santé majeurs(3). En Europe, ils provoquent 15 % des décès, qu’il s’agisse de pollution, de qualité de l’eau, de l’alimentation ou encore des conditions de logement. À l’échelle mondiale, ce chiffre grimpe à 23 %, et ces mêmes facteurs engendrent également 25 % des maladies chroniques(4). Parmi eux, la pollution et l’exposition à des substances dangereuses entraînent des conséquences particulièrement inquiétantes sur notre santé.

Fin 2024, Bloom – une ONG de défense des océans – révèle les résultats de son enquête sur la pollution du thon au mercure, pourtant classé par l’OMS « parmi les dix substances les plus préoccupantes pour la santé publique, au même titre que l’amiante ou l’arsenic ». Résultat ? 100 % des 148 conserves analysées sont contaminées(5). Une autre étude récente établit, pour la première fois, un lien entre la répartition géographique du risque de contracter un cancer du pancréas et l’utilisation locale des pesticides sur le territoire métropolitain(6). Deux exemples – parmi tant d’autres – démontrant combien la santé de la planète et la nôtre se trouvent intrinsèquement liées. Ce concept de santé unique (humaine, animale et des écosystèmes) – « One Health » – constitue un axe prioritaire pour Santé Publique France, qui en a fait le sujet central de son 4e plan national santé environnement (PNSE 4). Ce plan aborde également un autre thème capital dont la planète a pris conscience avec la grippe aviaire : les zoonoses(7). En effet, 60% des maladies infectieuses humaines proviennent des animaux(8). Ainsi, la pression humaine sur les écosystèmes – telle que l’exploitation intensive de vastes zones boisées – engendre des risques pour notre santé. Veiller à l’équilibre des populations animales permet de maîtriser l’expansion de certaines maladies vectorielles ou infectieuses. Préserver la planète revient à préserver notre santé, une vérité d’autant plus cruciale à l’heure du dérèglement climatique.

L’impact du réchauffement climatique sur l’Homme

2024 fut la toute première année à franchir la barre symbolique des +1,5°C par rapport à la période préindustrielle(9). Et quand la planète chauffe, les répercussions sont aussi sanitaires. The Lancet a fait paraître une étude fin 2024 pointant justement les conséquences grandissantes des changements climatiques, et notamment des catastrophes naturelles exceptionnelles, sur notre santé. On y apprend par exemple que la mortalité liée à la chaleur chez les personnes âgées de plus de 65 ans a bondi de 167 % par rapport aux années 1990. 

Plombé par la chaleur également : notre sommeil. Qui subirait une perte record de 6 % en 2023 par rapport à la moyenne de la période 1986-2005. Exposition aux particules fines, altération de la qualité de l’eau… l’étude soulève plusieurs autres menaces dues à la rapidité du changement climatique.

Des menaces bien réelles sur notre santé physique, mais aussi sur notre santé mentale. L’écoanxiété, dont souffrent plusieurs millions de Français, pourrait d’ailleurs devenir un véritable enjeu de santé publique. Face à cette préoccupation grandissante, AÉSIO mutuelle a créé un podcast dédié sur le sujet. Le but ? Proposer des solutions face à ce sentiment d’impuissance. Car des solutions, il y en a. Et s’engager porte ses fruits. 

L’étude EQIS de Santé Publique France(10) a par exemple démontré que les actions engagées par la métropole européenne de Lille génèrent des bénéfices importants sur la santé. Végétalisation des rues, promotion de la marche, du vélo et des transports en commun, ou encore réduction de la pollution de l’air… Autant d’actions qui ont contribué à des baisses significatives des niveaux de particules fines au cours de la dernière décennie(11)

L’urbanisme ne constitue donc pas un enjeu anodin. D’où l’importance de politiques d’adaptation climatique actives pour protéger les territoires et la santé de leurs habitants. À ce titre, la loi « Climat et résilience », et plus particulièrement son objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) pour 2050, représente la clef pour lutter contre l’artificialisation des sols, un enjeu majeur pour limiter le réchauffement climatique.

Santé environnementale : entre réparation et prévention, le rôle clef des assureurs

Le changement climatique pèse sur la santé – dont le coût est en nette augmentation depuis la crise sanitaire de 2019 en France : + 4% en 2022 et + 5,2% en 2023 (soins médicaux, hôpitaux, médicaments) (12) – en contribuant à l’augmentation des maladies chroniques et en exacerbant les défis posés par le vieillissement de la population, il met à rude épreuve les systèmes de santé. À cela s’ajoutent le coût croissant des traitements et des technologies médicales, ainsi que la nécessité de revaloriser les métiers de la santé. Face à ces grandes transitions, les assureurs mutualistes sont plus que jamais garants d’un modèle solidaire, juste et soutenable. 

Dans cette optique, l’Observatoire de la Protection d’Aéma Groupe anticipe et répond aux besoins évolutifs des citoyens en matière de protection et d’accompagnement. Cette approche proactive se reflète également dans les propositions d’Aéma Groupe, notamment en matière de santé environnementale, que l’on retrouve dans son Plaidoyer : Pour une Europe protectrice (avec des mesures telles qu’une meilleure traçabilité des plastiques recyclés et une révision du Règlement REACH). C’est également avec cette vision prospective – et conscients des nouveaux risques que le dérèglement climatique fait peser sur le système sanitaire français – qu’AÉSIO mutuelle et l’EHESP ont créé la chaire RESPECT (Résilience en Santé, Prévention, Environnement, Climat et Transition). Car difficile de parler de santé sans évoquer la prévention.

Alimentation, bons réflexes, dépistages… le secteur de l’assurance prône une culture de la prévention dès le plus jeune âge. Et là aussi, la nature offre des solutions. Ecothérapie, promenades en forêt ou en bord de mer, jardinage… ces activités apportent des bienfaits réels sur la santé physique mais aussi émotionnelle. D’après une étude scientifique de l’université du Michigan, une exposition de seulement 20 minutes en pleine nature suffirait déjà à diminuer le taux de cortisol (13). Et cette nature, salvatrice, il faut la protéger. 

Pour Adrien Couret, directeur général d’Aéma Groupe, « On ne peut plus penser la protection de l’Homme sans penser la protection de son environnement ». Végétalisation des villes, isolement des logements, adaptation du bâti, relocalisation des logements et des infrastructures menacés par l’érosion… c’est en combinant les politiques d’atténuation et d’adaptation que nous pourrons limiter les conséquences du dérèglement climatique. Non seulement sur les territoires mais aussi sur la santé de ceux qui y vivent. 


(1) D’après le rapport « Pour chaque enfant, un air pur ! » : UNICEF France, Réseau Action Climat, Respire, et le WWF France
(2) Organisation mondiale de la Santé
(3) Un déterminant de santé est un facteur qui influence l’état de santé d’une personne ou plus largement d’une population soit de façon isolée soit en association avec d’autres facteurs
(4) Sources : OMS
(5) Prélèvements effectués en France, en Allemagne, en Angleterre, en Espagne et en Italie
(6) Une étude publiée fin 2024 dans la revue European Journal of Epidemiology
(7) Les zoonoses sont des maladies ou infections qui se transmettent des animaux vertébrés à l’homme, et vice versa. Les pathogènes en cause peuvent être des bactéries, des virus ou des parasites
(8) Sources : OMS
(9) D’après l’Organisation météorologique mondiale (OMM)
(10) L’étude EQIS s’appuie sur une démarche reconnue par l’OMS : l’Évaluation Quantitative des Impacts sur la Santé. Cette démarche combine des connaissances issues de l’état de l’art de la recherche scientifique à des données locales sur la santé et l’environnement
(11) Les résultats des bilans d’ATMO Hauts-de-France montrent des baisses significatives des niveaux de particules fines (PM 2.5 et PM 10) au cours de la dernière décennie
(12) France Assureur : https://www.franceassureurs.fr/nos-chiffres-cles/lassurance-sante-en-2023/
(13) Étude dirigée par Mary Carol Hunter

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