La santé des femmes

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28/11/2024

La prévention

La santé des femmes : un enjeu tout au long du parcours de vie

Alors qu’elles vivent en moyenne plus longtemps que les hommes(1), les femmes ne sont pourtant pas logées à la même enseigne côté santé. Douleurs minimisées, diagnostics mal posés… les stéréotypes de genre ont la vie dure et contribuent à creuser les inégalités. Mais les mentalités évoluent et certaines maladies telles que l’endométriose sont enfin prises en considération. Parce qu’il est primordial de répondre aux besoins spécifiques des femmes tout au long de leur vie. Parce que s’engager pour leur santé, c’est lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes.

Santé des femmes : encore trop d’inégalités dues au genre

D’après une récente étude réalisée par Ifop pour la Fondation AÉSIO sur les Français et leur bien-être mental, 26 % des femmes décrivent leur état de santé comme moyen ou mauvais contre « seulement » 14 % des hommes. C’est presque le double. Les inégalités entre les femmes et les hommes sont une réalité, y compris en matière de santé. En cause ? Le rapport des femmes à leur santé, mais aussi et surtout le rapport du monde de la santé vis-à-vis des femmes. Pour Murielle Salle, historienne de la santé, cette différence de traitement ne date pas d’hier : « le savoir médical s’est construit en prenant comme norme le corps masculin, qui reste « la mesure du monde” ». Aujourd’hui encore, la santé des femmes est trop souvent réduite à la « médecine bikini » (seins, ovaires, utérus).  Et il n’est pas rare non plus de sous-entendre qu’une femme exagère lorsqu’elle expose ses symptômes.

Cette différence de traitement – qu’il s’agisse de prise en charge ou de suivi médical – entre les femmes et les hommes porte même un nom : c’est le syndrome de Yentl. Une expression inventée en 1991 par la cardiologue américaine Bernadine Healy. Les stéréotypes de genre pénalisent la santé des femmes. Alors qu’elles sont déjà davantage concernées par un facteur majeur d’inégalité en matière de santé : la précarité économique. Les femmes représentent par exemple 79,5% de la population à temps partiel(2). Autre exemple : les familles monoparentales « menées » par les mères sont moins bien loties. Parce qu’elles ont des revenus plus faibles, elles accèdent plus difficilement au logement(3). Aussi, leur plus grande précarité économique induit parfois un renoncement aux soins ou une dégradation de leur hygiène de vie (accès limité à une alimentation saine car trop chère, logements insalubres, manque de temps et de moyen pour exercer une activité physique régulière, etc.). Le manque de moyens impacte alors directement leur santé.

 À la fois conséquence et facteur aggravant des inégalités de genre, la précarité menstruelle est par exemple longtemps restée inaudible. Pourtant, quatre millions de femmes en France(4) sont directement concernées par cette difficulté économique à se procurer des protections périodiques. Résultat : 1 étudiante sur 10 fabrique des ersatz de fortune pour des raisons financières. Et les enjeux sont loin d’être anecdotiques. La précarité menstruelle peut provoquer non seulement de graves troubles physiques (démangeaisons, infections, syndrome du choc toxique pouvant occasionner la mort), mais aussi psychologiques (diminution de la confiance en soi, difficulté de réinsertion sociale, professionnelle et scolaire).

Information et prévention santé : la nécessité de répondre aux besoins spécifiques des femmes

Les femmes cumulent des facteurs de vulnérabilité sociale, économique et familiale. Cycles menstruels, grossesses, ménopause… elles vivent pourtant des moments clés dans leur vie qui nécessitent un accompagnement spécifique. Véritable enjeu de société, la santé au Féminin, c’est justement l’un des trois engagements d’AÉSIO mutuelle, qui a par ailleurs mené en 2021 avec Harris Interactive une étude sur ce thème. On y découvre par exemple que 30 % des femmes sont mal informées sur les risques de cancer, et que 62% d’entre elles ont déjà renoncé à des soins ou à des consultations. On y apprend encore qu’une femme sur cinq âgée de plus de 35 ans ne pratique jamais d’activité physique. Et pourtant, longtemps considérées comme des maladies masculines, les maladies cardio-vasculaires sont en réalité la première cause de mortalité chez les femmes. D’où l’importance de prévenir, informer, sensibiliser, détecter… à l’image de la nouvelle plateforme d’AÉSIO mutuelle qui s’engage à répondre aux besoins spécifiques des femmes en particulier en matière d’information et de prévention. Para Ella, association soutenue par Ofi Invest, promeut de son côté le sport comme outil de réinsertion et d’épanouissement à des jeunes filles et des femmes porteuses de handicap ou valides. Octobre rose, Juin vert, Septembre turquoise… les initiatives de prévention secondaire se multiplient également concernant les cancers féminins, deuxième cause de décès prématurés. Les dépistages (et la vaccination pour le cancer du papillomavirus par exemple) sont donc absolument cruciaux pour une prise en charge précoce de la maladie.

Comment ne pas évoquer également l’endométriose(5) ? Trop longtemps ignorée, cette maladie typiquement féminine touche pourtant entre 10 et 15 % des femmes françaises en âge de procréer(6). Douleurs insoutenables, lésions chroniques… l’endométriose impacte durement la vie – y compris professionnelle – des femmes qui en sont atteintes. Pour les soutenir, certaines entreprises proposent le congé menstruel : un arrêt de travail spécifique allant jusqu’à 13 jours par an (non inscrit dans la loi à ce jour). Abeille Assurances est d’ailleurs partenaire de Lyv – application dédiée à l’endométriose.

Une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose a également été mise en place en 2022, témoignant que c’est un véritable sujet de société. Objectif ? Investir davantage dans la recherche, améliorer l’offre de soins ou encore multiplier les actions de prévention auprès des professionnels de médecine et au sein de la société.

Vers une santé « au féminin » pour lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes

Et s’il était temps de déconstruire les stéréotypes de genre, qui conditionnent encore trop souvent le comportement de certains soignants et peuvent les faire passer à côté du bon diagnostic ? En 2017, l’INSERM(7) signait déjà une campagne de sensibilisation musclée intitulée « genre et santé : attention aux clichés ! », afin de mieux prendre en compte le genre dans la médecine et la recherche. L’éveil des consciences, c’est aussi tendre doucement mais sûrement vers une médecine genrée. Le but ? Prendre en compte tous les paramètres du patient : ses particularités biologiques bien sûr, mais aussi ses spécificités socio-économiques (violences, conditions de travail, charge mentale…).

Former les personnels de santé, investir pour la recherche, changer les mentalités… c’est essentiel. Mais garantir l’accès aux soins à toutes les femmes, y compris les plus vulnérables, c’est aussi contribuer à gommer les inégalités. Et c’est vital. En proposant dépistages et premiers soins, les « vans gynecos » pallient par exemple le manque de soins dus aux déserts médicaux, en allant à la rencontre des femmes, et non l’inverse. Le dispositif Handigyneco intègre lui la gynécologie dans le parcours de soin des femmes en situation de handicap. Sage-femmes, médecins, psychologues, travailleurs sociaux, femmes « repaires »… l’ADSF (8) agit elle sur le terrain grâce à des équipes mobiles composées de salariées et de bénévoles.

Professionnels de santé, pouvoirs publics, associations, entreprises, assureurs mutualistes… la santé au Féminin est une histoire collective. Car s’engager pour la santé des femmes, c’est se battre pour une cause plus grande encore : les inégalités entre les femmes et les hommes.

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(1) Selon l’INSEE, l’espérance de vie moyenne des femmes en 2023 était de 85,7 ans, contre 80 ans pour les hommes
(2) Source INSEE 2019
(3) En 2018, 22 % des enfants en famille monoparentale avec leur père sont pauvres en 2018, contre 45 % pour les enfants en famille monoparentale avec leur mère (INSEE)
(4) Chiffres avancés par le Secrétariat d’Etat chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes
(5) Association EndoFrance, Qu’est-ce que l’endométriose, mars 2022.
(6) L’endométriose survient lorsque des cellules semblables à l’endomètre (la muqueuse utérine) s’implantent en dehors de la cavité utérine et libèrent du sang sur les organes (tube digestif, trompes, ovaires…). Ces « lésions endométriosiques » créent une inflammation, engendrent des douleurs et éventuellement des lésions chroniques (adhérences, kystes…)
(7) Institut National de la Santé et la Recherche Médicale
(8) Agir pour la Santé des Femmes

28/11/2024

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