La responsabilisation individuelle, un levier majeur pour renforcer la prévention des risques routiers
Si le nombre d’accidents mortels sur les routes tend à diminuer chaque année, il reste malheureusement encore trop important. 3 400 personnes décédées en 2023, c’est 3 400 personnes de trop. Méconnaissance des règles de sécurité, évolution de la mobilité, excès de confiance des usagers… et si la responsabilisation individuelle était un levier pour prévenir les risques routiers ? Car au volant, chaque individu doit adopter de bonnes habitudes et des réflexes appropriés. Maîtriser son stress et connaître les règles de sécurité routière… sont autant de chances de diminuer les risques sur la route.

Sécurité routière : entre évolution de la mobilité et charge « déplacementale »
Plus que de simples données, les chiffres de l’accidentologie sont aussi le reflet de l’évolution de la mobilité et des interactions entre usagers. Sur les 3 400 personnes décédées sur les routes en 2023, 52 % étaient des usagers dits « vulnérables » : des piétons, des cyclistes ou des utilisateurs d’engins de déplacement électrique(1). Car si les Français restent « attachés à la bagnole »(2) comme le rappelait Emmanuel Macron en 2023, ils sont aussi de plus en plus nombreux à se tourner vers d’autres modes de transport. Certes, la voiture reste en tête mais on note parallèlement une augmentation de 6 points pour l’utilisation du vélo, et 3 points pour les scooters, motos et trottinettes. Une nouvelle cohabitation qui rencontre quelques difficultés. La preuve : 63 % de Français considèrent qu’il y a une surpopulation de trottinettes et de vélos sur la route(1). Une promiscuité qui va jusqu’à conduire au drame comme ce dernier 15 octobre à Paris, où un cycliste est décédé sur la voie publique après avoir été accidenté par un conducteur de SUV ; ou encore à Limoges, en novembre, où un cycliste à été fauché sur une départementale.
Et si les usagers étaient en réalité trop stressés ? C’est ce que soulève une étude menée par Abeille Assurances en collaboration avec Odoxa qui met en lumière la notion de charge « déplacementale ». Un néologisme qui définit le niveau de stress et d’angoisse que ressentent – et provoquent – les usagers de la route lors de leurs déplacements quotidiens. Un stress qui influence négativement leur comportement et que les usagers sont 82 % à ressentir (1).
Macif et la fondation Jean Jaurès creusent eux du côté de la violence verbale(3). C’est bien sur la route que les Français profèrent le plus d’insultes. Ils sont 65 % à céder à la « rage du volant ». Et sans surprise, ce sont les conducteurs de voiture qui ont la langue la plus leste, d’abord envers les vélos (64 %), puis les autres voitures (57 %), et les trottinettes (43 %).
La mobilité évolue. Et avec elle, c’est la prévention routière qui doit s’adapter à ces nouveaux usages et comportements.

La prévention, un levier essentiel pour une route plus sûre
Sur la route aussi, l’adage « mieux vaut prévenir que guérir » prend tout son sens. Car au volant, des dangers, il y en a pléthore. Les connaître, c’est limiter les risques d’accidents et c’est là qu’intervient la prévention routière. Initialement impulsée par le gouvernement pour faire de la pédagogie auprès de la population, la sécurité routière a pour objectif d’informer et de responsabiliser. Aujourd’hui, tout le monde connaît Sam par exemple : celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas. Et qui ne se souvient pas de Karl Lagerfeld enfilant un gilet réfléchissant : « C’est jaune, c’est moche, ça ne va avec rien mais ça peut sauver la vie » ?
Port de la ceinture et contrôle technique obligatoires, limitation de vitesse, mise en place du permis à points… la sécurité routière a fait du chemin. Et pourtant. Même si elles semblent évidentes et ancrées, les bonnes pratiques au volant sont loin d’être systématiquement respectées. Quelques 74 % des Français reconnaissent adopter au moins un comportement inapproprié lors de leurs déplacements, quand un automobiliste sur deux (48 %) admet avoir un comportement particulièrement risqué(1). Les Français révèlent aussi une grande méconnaissance des règles de sécurité routière. Une majorité d’entre eux sous-estime par exemple les distances de freinage et les effets de l’alcool au volant(1) qui reste pourtant la première cause de mortalité sur les routes(4). Autre chiffre édifiant : le non-respect du code de la route par l’un des protagonistes est relevé dans 92 % des accidents mortels(5). Cependant, les Français ont conscience de leur ignorance collective. Et une nette majorité considère que nous pouvons aller encore plus loin en matière de prévention routière pour améliorer les comportements(1).

Prévention des risques routiers : vers un partage de la route plus apaisé
Et si les Français n’étaient pas si confiants au volant ? Ils sont 92 % à penser bien se comporter sur la route, et 53 % à penser en revanche que ce sont les autres qui se comportent mal. Des chiffres qui rentrent en contradiction avec ceux de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) qui indiquent que les délits recensés sur la route l’année entière ont augmenté de 2,1 % par rapport à 2022. Mauvaise foi toujours : alors qu’ils sont champions des comportements inappropriés (excès de vitesse, klaxon, insultes, non-respect des feux de signalisation…), 9 Français sur 10 pensent que la bienveillance et le respect sur la route sont importants(1).
Christian De Boissieu, Directeur général d’Abeille IARD & Santé, se montre « particulièrement frappé de ce paradoxe” et abonde dans le sens d’une nécessaire responsabilisation de chacun : « cela souligne l’importance de mettre la bienveillance et le respect de l’autre, quel que soit son mode de déplacement, au centre des politiques de prévention ». Et c’est précisément ce que fait Abeille Assurances à l’occasion de sa nouvelle campagne de prévention, en partant à la rencontre des Français pour un partage de la route plus respectueux et sécurisé (#PartageonsLaRoute). Mêmes objectifs pour Macif qui réalise chaque année plus de 800 actions de prévention routière auprès de ses sociétaires, avec humour par exemple pour évoquer les gestes qui sauvent – même au volant ou encore autour de l’examen du permis de conduire. Webinaires, vidéos, séances de mise en pratique en agence… Macif mène également des actions innovantes sur les bienfaits de l’entraînement attentionnel sur la conduite. L’objectif ? Rester calme et attentif au volant, et favoriser un partage de la route apaisé. Champ lexical identique du côté de la dernière campagne du gouvernement, où il est question de liberté. Une liberté pour chacun, assurée par le respect des règles communes : « La route nous rend plus libre, à nous de la rendre plus sûre ». Responsabiliser les conducteurs pour une route plus sereine, c’est un levier essentiel pour limiter les risques d’accidents.
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(1) Chiffres issus d’un sondage Abeille Assurances/Odoxa. Enquête réalisée par Internet du 9 au 17 avril 2024 auprès d’un échantillon de 1 994 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
(2) « Ce qui est très important pour les Français, c’est qu’on est très attachés à la bagnole. On aime la bagnole, et moi je l’adore » : phrase prononcée en septembre 2023 par Emmanuel Macron dans le cadre d’une interview télévisée concernant les enjeux climatiques.
(3) Chiffres issues d’une étude Macif/fondation Jean Jaurès – septembre 2024
(4) Assurance Prévention, « Conduite : les dangers de l’alcool », novembre 2019.
(5) Source bilan ONISR 2022